Anita (Cobayes) by Marilou Addison

Auteur:Marilou Addison
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Les Éditions de Mortagne
Publié: 2014-10-01T00:00:00+00:00

Lundi midi, 14 septembre

— Oh non, ma p’tite ! Ça ne va pas du tout ! Pas du tout ! Tu aurais au moins pu te donner un coup de peigne ! Qu’est-ce qui t’est arrivé, bon sang ? !

Je passe une main tremblante sur mon visage moite, ne sachant que répondre. C’est un peu comme si j’avais une éponge humide à la place du cerveau. Lourde… Je sens ma tête si lourde sur mes épaules qu’elle dodeline de droite à gauche. Je peine à garder les yeux ouverts. Mais, dans ma poitrine, mon cœur bat la chamade. On dirait qu’il veut bondir hors de mon corps et se mettre à courir dans les allées de la boutique.

Voyons, qu’est-ce que je raconte, encore ?

N’importe quoi…

J’ignore ma nouvelle patronne et pose les deux mains sur le comptoir, près de la caisse enregistreuse, pour garder mon équilibre. Puis je demande :

— Alors… je fais quoi ? Qu’est-ce que tu attends de moi ?

Elle pousse un long soupir, avant de se décider.

— D’accord… On n’a pas vraiment le choix, hein ! ? Alors aussi bien faire avec ! Tu vas aller mettre un peu d’ordre dans ta tenue et prendre deux minutes pour te remaquiller. Tu as vraiment besoin d’un peu de blush, ma pauvre, on croirait que tu viens de te battre avec ton oreiller ! Il y a des toilettes derrière les cabines d’essayage. Va y faire un tour. Quand tu reviendras, je t’installerai à notre table de maquillage, pour que tu puisses faire des démonstrations aux clientes qui entreront dans le magasin. Je te veux en pleine forme, même si tu as dormi sur la corde à linge. Compris ? Allez, ouste ! m’ordonne-t-elle avant de me pousser vers une minuscule pièce sombre.

Quelques secondes plus tard, je m’écrase sur la cuvette des toilettes et ferme les yeux un moment. C’est à peine si j’ai réussi à dormir cette nuit. Dans mon crâne, des décharges électriques m’empêchaient de fermer les yeux. J’avais l’impression de recevoir plusieurs milliers de volts directement entre les deux oreilles. Des flashs, des éclairs, des images venant de je ne sais où…

Manu a fini par soupirer, attraper son oreiller et sortir de la chambre pour passer le reste de la nuit sur le divan du salon. Ce qui n’a en rien amélioré la situation ! En dernier recours, je me suis relevée et j’ai fait le tour de l’appartement, les bras crispés autour de mon corps et les jambes flageolantes. J’étais si épuisée, ce matin, que j’ai même annulé mon rendez-vous chez le garagiste pour faire réparer le pare-chocs de ma voiture.

Je me mets à avoir chaud. Et froid. Tout ça en même temps. Je ne me sens vraiment pas bien. Des frissons m’envahissent et un solide mal de crâne m’empêche de réfléchir. Je ne pourrai pas passer à travers ma journée. Pas dans cet état. Bravo pour le timing ! Juste quand je commence une job, il faut que je passe la pire nuit de ma

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